Les initiatives volontaires RSE et la thématique énergie-climat

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Les initiatives volontaires RSE et la thématique énergie-climat

Dans le précédent article, nous parlions des initiatives volontaires RSE. Pour rappel, ces initiatives représentent un ensemble d’outils utilisés volontairement par les entreprises afin d’améliorer leurs stratégies RSE. Parmi ces initiatives, on compte des normes, des référentiels, des chartes, des notations, des labels et aussi des certifications.

Dans cet article, nous allons faire le lien entre ces différents outils et la thématique Énergie-Climat auxquels Climat Local dédie son activité. 

Qu’entend-on par énergie-climat ?

La thématique énergie-climat est un sujet d’actualité qui concerne la transition énergétique et la mise en œuvre d’actions d’atténuation et d’adaptation aux changements climatiques. Elle est au cœur des préoccupations environnementales, mais surtout des préoccupations économiques actuelles. Ces préoccupations sont grandissantes, les enjeux autour de l’énergie sont actuellement prioritaires dans les stratégies RSE des entreprises.

Plus simplement, la thématique énergie-climat constitue l’ensemble des problématiques liées à l’énergie et au climat : les émissions de Gaz à Effet de Serre (GES), l’atténuation (réduction des émissions de GES), la sobriété (ne pas émettre de GES), l’adaptation (être plus résilient ou résistant face aux aléas climatiques). L’objectif que nous devons tous partager aujourd’hui est le maintien à 1,5 – 2°C de la température globale de la terre par rapport à l’ère près industrielle (recommandation du Groupe d’Experts Intergouvernemental sur l’évolution du Climat – GIEC).

Quel est le pourcentage d’initiatives RSE volontaires qui aborde la thématique énergie/climat ?

En RSE, il est important de mesurer et réduire l’impact des activités anthropiques sur la planète, support de la vie. Ces activités, notamment au travers de la consommation d’énergies fossiles, engendrent une augmentation de la concentration de GES dans l’atmosphère et perturbent l’équilibre des mécanismes qui régulent la vie sur terre.

En règle générale, les initiatives volontaires RSE traitent de la thématique énergie/climat, mais avec certaines différences non négligeables selon les démarches. Plus précisément :

  • 75% des initiatives RSE généralistes abordent le sujet des émissions de GES ;
  • 100% des labels et notations RSE généralistes les plus populaires en France mentionnent les émissions de GES dans leurs référentiels ;
  • 70% des initiatives RSE sectorielles évoquent le sujet des émissions de GES.

Quel est le pourcentage d’initiatives RSE volontaires qui aborde le sujet des émissions indirectes de gaz à effet de serre (GES) ?

Les émissions de GES indirectes, ou émissions de GES du SCOPE 3, sont les émissions en amont et en aval des activités d’un acteur économique : ce sont les émissions issues des parties prenantes. L’impact climatique du déplacement des salariés, des achats de biens et services ou encore de transport des marchandises est mesuré dans le SCOPE 3. Ne pas mesurer les émissions de GES indirectes revient, pour la majorité des acteurs économiques, à mesurer seulement 25 % de leurs émissions de GES annuelles.

Les parties prenantes sont d’une importance capitale dans la cadre d’une démarche énergie/climat puisqu’elles représentent une majeure partie des émissions de GES d’une entreprise. Il faut donc que les entreprises et leurs parties prenantes agissent ensemble pour atteindre leurs objectifs de réduction des émissions de GES : seul on va plus vite, ensemble on va plus loin !

Compte tenu de l’importance des parties prenantes dans une démarche RSE, il est surprenant de voir que seulement 1/3 des initiatives volontaires RSE abordent la question de l’impact climatique des parties prenantes. Plus précisément :

  • 35% des initiatives RSE généralistes abordent le sujet des émissions de GES indirectes ;
  • 67% des labels et notations RSE généralistes les plus populaires en France mentionnent les émissions de GES indirectes dans leurs référentiels ;
  • 10% des initiatives RSE sectorielles évoque le sujet des émissions de GES indirectes.

Les initiatives sectorielles RSE développent leurs propres outils de comptabilité carbone en s’intéressant aux émissions de gaz à effet de serre d’une activité précise. Néanmoins, il est surprenant que ces outils ne soient pas repris dans leurs référentiels, qui regroupent l’ensemble des démarches d’une entreprise. 

La mesure des émissions de GES indirectes va bientôt devenir obligatoire. La CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive) est une loi européenne qui exige des déclarations plus développées de la part des entreprises au niveau de leurs impacts sociaux et environnementaux. Cette loi, prévue pour 2024, obligera les entreprises d’une certaine taille, à mesurer leurs émissions de GES indirectes (le célèbre SCOPE 3). Cette mesure s’appliquera progressivement à des entreprises de tailles plus modestes dans le futur.

Quel est le pourcentage d’initiatives RSE volontaires qui aborde le sujet de la compensation carbone ?

Selon le GIEC, les mesures de compensation carbone ne sont pas à négliger pour atteindre les objectifs prévus en 2050. Cette mesure d’atténuation est un levier important dans une stratégie énergie-climat. Pour Climat Local, les projets de compensation carbone d’une entreprise doivent se faire avec ses parties prenantes et agir prioritairement sur sa chaîne de valeur (Insetting).

Plus précisément :

  • 50% des initiatives RSE généralistes abordent le sujet de la compensation carbone ;
  • 67% des labels et notations RSE généralistes les plus populaires en France mentionnent la compensation carbone dans leurs référentiels ;
  • 20% des initiatives RSE sectorielles évoquent ce même sujet.

Chez Climat Local, nous accompagnons nos clients pour valoriser les projets de compensation carbone volontaire dans leurs initiatives volontaires RSE. Au-delà du Carbone, ces projets permettent par exemple de mobiliser les collaborateurs (chantier participatif).

Quelles sont les limites de cette analyse ?

Notre étude est sujette à certaines limites :

  • La quantité de données accumulées

L’analyse contient une quarantaine d’initiatives et majoritairement des labels ou notations RSE. On ne peut donc pas affirmer que ce travail soit représentatif de toutes les initiatives volontaires RSE. Cependant, les chiffres sur les labels et notations RSE généralistes les plus populaires sont basés sur les 10 outils les plus utilisés en France.

  • l’amélioration continue des initiatives

L’analyse a été réalisée au cours de l’été 2023. Pendant cette période de travail et depuis l’été dernier, de nombreuses nouvelles initiatives sont apparues et une partie des initiatives comprises dans cette étude ont dû être mises à jour.

À l’avenir ?

Contrairement aux idées reçues, il y a finalement peu d’initiatives RSE qui prennent en compte l’impact total des émissions de gaz à effet de serre des entreprises. Pourtant, en France, les émissions indirectes de gaz à effet de serre représentent en moyenne 75 % de la totalité des émissions des entreprises (selon l’ADEME). Aussi, nous ne pensions pas que le sujet de la compensation carbone était autant représenté dans ces outils.

Au vu de la préoccupation grandissante des entreprises pour les enjeux énergétiques, l’amélioration des initiatives volontaires en termes de RSE et l’apparition de loi européenne, nous avons bon espoir que ces chiffres évoluent à la hausse.